La sclérose en plaques (SEP) touche principalement la femme jeune en âge de procréer mais aucun des traitements « modificateurs de la maladie » (DMT) ne sont recommandés durant la grossesse. Quand arrêter le traitement pour concevoir un enfant ? Quel risque en cas de grossesse inopinée sous traitement ? Une étude apparemment rassurante mais qui ne permet pas encore de lever tous les doutes sur l’innocuité de l’interféron beta 1b.

Les chercheurs ont travaillé à partir de cas signalés en pharmacovigilance, notamment tous les cas prospectifs (grossesse déclarée) signalés à l’échelon mondial en pharmacovigilance au laboratoire Bayer commercialisant le bétaferon ont été inclus.

En juillet 2013, les expositions cumulative post mise sur le marché de l’interféron beta-1b (disponible depuis 1993) étaient estimés à 1 367 697 patient-année (PA).
Au total 1 045 grossesses exposées ont été répertoriées. Pour 423 d’entre elles, l’évolution était connue : pathologique dans 113 cas.

La majorité des cas pathologiques ont été rapportés aux USA (73). Il y avait également 15 cas au Brésil, 3 au Canada, en Allemagne et en Turquie, 2 en Belgique, Italie, Pologne, Portugal et Russie et 1 en Australie, Hongrie, Irlande, Serbie, Espagne et UK. L’âge moyen de la mère dans les cas de grossesses pathologiques était de 30 ans (10-48).

Pas d’alerte réelle

Au total, 72,8 % des grossesses (308/423) ont abouti à la naissance d’un enfant vivant sain. Un avortement spontané est survenu dans 14,4 % des cas (61/423), taux identique à celui de la population générale.

Il a été constaté 2 grossesses ectopiques, 11 cas de mort fœtale, 10 cas d’accouchement prématuré, 8 césariennes et 8 anomalies congénitales (1,9 %) sans spécificité, le taux étant là encore comparable à celui de la population générale. Les taux d’avortements spontanés et d’anomalies congénitales ne semblent pas différer de ceux constatés dans la population générale.

Cependant, les auteurs de cette étude estiment qu’en dépit de la taille relative de la population analysée (cette cohorte à l’avantage d’être la plus large cohorte rapportée à ce jour), le nombre de cas reste trop faible pour pouvoir déclarer l’innocuité de l’interféron beta 1b durant la grossesse.

Sources JIM / Dr Juliette Lasoudris Laloux/ Romero RS et coll. : Pregnancy outcomes in patients exposed to interferon beta-1b. J Neurol Neurosurg Psychiatry, 2015; 86: 587-589

Laisser un commentaire