La Ministre de la Santé vient d’accorder son soutien aux sages-femmes en commentant assez sèchement les propos des représentants du Syngof sur la prescription par les sages-femmes d’arrêts de travail après IVG médicamenteuse. Avec tout de fois un petit bémol surprenant sur des arrêts qui ne seraient pas « médicaux »…

La Ministre de la Santé et des Affaires sociales Marisol Touraine, qui a lancé mercredi 22 juin une campagne d’information sur les compétences des sages-femmes, vient d’en rajouter une louche, en déclarant que « la reconnaissance des compétences des sages-femmes, ce n’est pas l’affaiblissement de tel ou tel professionnel ». Et rappelle que la femme « doit pouvoir choisir en connaissance de cause de consulter un gynécologue ou une sage-femme ».

Un arrêt sans enjeu médical ?

Sur la question des arrêts de travail suite à IVG médicamenteuse, Marisol Touraine estime qu’il s’agit là d’une prescription « sans enjeu médical » et qu’il est bien clair qu’en cas de complication, la sage-femme renverra sa patiente vers un médecin. « L’arrêt de travail est prescrit par la sage-femme en lien direct avec l’IVG, pour telle ou telle raison, mais ce n’est pas un enjeu médical », conclut-elle, se mettant clairement en porte à faux avec les déclarations controversées des représentants du Syngof. Reste qu’on peut rester perplexe devant la formulation : un arrêt de travail sans raisons médicales ? L’IVG est pourtant un acte médical, soumis à prescription et surveillé par deux professions médicales au choix : le médecin ou la sage-femme. L’arrêt de travail qui en découle, en raison de saignements importants, d’une fatigue, de maux de ventre, peut-il donc être considéré comme prescrit pour un autre motif que médical ? Et quand bien même il ne s’agirait que d’un vague à l’âme important suite à cette intervention qui n’est jamais banale dans la vie d’une femme, les psychiatres prescrivent bien des arrêts de travail pour dépression passagère ? Leurs arrêts peuvent-ils être qualifiés de « non médical » ? Et faut-il rappeler à chaque paragraphe que les sages-femmes relèvent d’une profession médicale et non pas paramédicale, quand bien même elles ne sont pas médecins ?

D’autres questions en attente

Mais dans un contexte de tensions que vient sans doute renforcer la campagne ministérielle de communication autour des compétences élargies des sages-femmes, force est de reconnaître que la ministre de la Santé « a fait le job ». Mais certaines aimeraient la voir aller plus loin, en trouvant enfin une solution sur la question de l’assurance professionnelle qui leur permettrait d’assurer les accouchements à domicile. Une revendication qui ne manquera pas de provoquer des remous de nouveau du côté des gynécologues-obstétriciens.

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