Amandine Fabre, sage-femme hospitalière, s’indigne de voir les instances proposantes et législatrices orienter la profession, notamment l’exercice libéral, quasiment exclusivement dans le suivi post-natal via le dispositif PRADO. Un vrai coup de gueule…

 

Je regrette que si peu de femmes sachent que notre profession figure parmi les deux plus à même de suivre les grossesses et de dépister la pathologie. Notre profession de sage-femme est pourtant plébiscitée par des sociétés d’études indépendantes, telles The Lancet et la Cochrane. Nous sommes formées à accompagner ces grossesses, à permettre aux couples de faire des choix éclairés sur leur accouchement, la naissance de leur enfant, le choix de leur allaitement. Après lecture du rapport de la Cour des Comptes sur le budget de la Sécurité Sociale qui préconise de dérembourser les cours de préparation à la naissance et de redéployer les compétences des sages-femmes sur le post-partum via le PRADO, j’ai le sentiment d’être instrumentalisée pour engendrer des (fausses) économies et pour faire payer encore les femmes puisque la prévention est primordiale en santé périnatale.

Faut-il lire dans ces orientations une volonté de baisse de la natalité, voire de sélection par l’argent ?

Puisque la prévention est primordiale en santé publique et qu’elle fait partie des axes prioritaires de la Stratégie nationale de santé, pourquoi diriger l’exercice des sages-femmes libérales principalement sur le post-natal alors qu’elles ont un rôle essentiel dans l’anténatal également ?

Chaque patiente a le libre de choix du praticien, c’est l’idée défendue par le CIANE : à chaque patiente donc de choisir librement son praticien pour suivre et accompagner au mieux sa grossesse. Pourquoi ne pas positionner les sages-femmes clairement dans le suivi de grossesse alors qu’elles suivront ces patientes par le dispositif PRADO ? La question est posée !

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