Alors qu’en un mois, dans les onze maternités de Kiev, plus de 500 bébés sont nés dans les sous-sols de la capitale dans des conditions précaires, les sages-femmes prennent la parole pour les femmes et les enfants, premières victimes.

Accouchement sous les bombes

Dès les premiers jours de conflit la population ukrainienne a fui massivement vers les pays frontaliers qui lui ont ouvert leurs portes. Certains d’entre eux cependant ont dû rester. C’est le cas des femmes enceintes arrivant au terme de leur grossesse et craignant de devoir accoucher sur les routes. Face à l’avancée des armées, tenant ferme auprès d’elles, les sages-femmes, qui sont restées aux côtés de leur patientes, envers et contre tout.

L’EMA lance un message de paix

“La situation des enfants et des familles en Ukraine est de plus en plus critique” affirmait le représentant ukrainien de l’UNICEF quelques jours après le début de l’offensive russe. Un message que l’Association Européenne des Sages-Femmes (European Midwives Association, EMA) a appuyé dans un communiqué 48h plus tard, tout en réaffirmant l’engagement des sages-femmes auprès des femmes et des enfants.

“Les femmes et les enfants sont souvent les premières victimes des conflits armés. Des mères ukrainiennes accouchent désormais dans des abris et des stations de métro pendant les raids aériens.”

Depuis le début des conflits armés en effet, la situation sanitaire en Ukraine se dégrade de jour en jour. Une campagne d’intervention d’urgence visant à mettre un terme à une épidémie de polio a même dû être interrompue faute de moyens. Coupée des services essentiels, la population restée sur place s’est réfugiée dans les sous-bassement des villes.

L’EMA poursuit en évoquant sa reconnaissance à l’égard des soignants restés sur place pour protéger et soigner.

“ Nous savons que les professionnels de santé, les sages-femmes, protégeront et soigneront, comme ils/elles l’ont toujours fait, les femmes et les familles qui fuient la guerre. L’Association européenne des sages-femmes fera tout ce qui est en son pouvoir pour soutenir nos collègues en ces temps difficiles et faire entendre la voix des sages-femmes impliquées dans cette tourmente. ”

Au sein des sous-sols ukrainiens, équipés dans l’urgence de tout le matériel médical extrait des maternités, les accouchements continuent d’avoir lieu, avec parfois six ou sept femmes couchées sur des lits de fortune dans les abris. A cause des rues barrées, le nombre de personnels soignants qui parviennent à accéder aux caves est restreint. C’est donc un véritable marathon pour ceux qui demeurent aux côtés des patientes surtout à cause du manque de matériel médical. Un problème que l’UNICEF tente de pallier en envoyant des cargaisons de matériel médical à la demande des communautés internationales au sein desquelles, l’EMA.

En France, les sages-femmes portent assistance aux réfugiés

Au cœur de l’Hôtel Dieu, l’APHP en association avec la Ville de Paris ont mis en place, en prévision de l’arrivée de réfugié.e.s en provenance d’Ukraine, des consultations pour les femmes enceintes (gynécologie et échographie) toute la journée en semaine.

Pour venir en aide aux victimes vous pouvez faire un don au profit des populations déplacées de force en cliquant juste ici.
Si vous êtes une ressortissante ukrainienne enceinte, prenez rendez-vous avec une sage-femme ou un gynécologue ici.

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