Alors que la plupart des femmes enceintes sont incitées à réduire leur activité sportive pendant la grossesse, l’augmentation du surpoids et de l’obésité dans les populations de femmes en âge de procréer incitent à redonner une place de choix à l’activité physique, même pendant la grossesse. Une étude de prospective norvégienne s’est attelée à démontrer son intérêt pour réduire le risque de mortalité périnatale chez les femmes enceintes en surpoids ou obèses.

Longtemps épargnée, la France n’échappe plus à la tendance à la hausse des populations en surpoids et obèses. Or l’obésité en pré-partum est un des facteurs de risque majeurs des complications maternelles et fœtales, pendant la grossesse, l’accouchement et en post-partum. La mère n’est pas seule en cause puisque les chiffres autour de la mortalité périnatale (après 22 semaines de grossesse) ou néonatale (jusqu’à 7 jours après la naissance) sont assez alarmants, comme en témoigne une étude prospective norvégienne, intitulée Norwegian Mother and Child Cohort (MoBa) 1999–2008.

La méthodologie

Cette étude a donc voulu évaluer les effets de l’indice de masse corporelle (IMC) maternel avant la grossesse et de l’activité physique de loisirs sur la mortalité périnatale. Au total, 77 246 femmes enceintes d’un enfant unique sans anomalie congénitale ont été classées en fonction de leur IMC avant la grossesse en : sous-poids (IMC < 18,5), poids normal (IMC entre 18,5 et 24,9), surpoids (IMC entre 25 et 29,9), obèses (IMC entre 30 et 34,9) ou obésité morbide (IMC ≥ 35).

Une augmentation du risque de mortalité périnatale (≥ 22 semaines de grossesse) a été observée pour les femmes obèses (odd ratio [OR] = 2,4 ; intervalle de confiance à 95 % [IC 95 %] : 1,7–3,4) et les femmes en obésité morbide (OR = 3,3 ; IC 95 % : 2,1–5,1 par rapport aux femmes de poids normal.

L’activité physique, voie de salut

Dans le groupe des femmes ayant pratiqué une activité physique de loisirs au moins une fois par semaine pendant leur grossesse, les femmes obèses avaient un OR de mortalité périnatale de 3,2 (IC 95 % : 2,2–4,7) par rapport aux femmes non obèses, versus 1,8 ([IC 95 % : 1,1–2,8) dans le groupe des femmes non actives.

Cette différence était statistiquement significative (p= 0,046) mais peine à être expliquée et devra être recontrôlée dans d’autres études. Chez les femmes à l’IMC < 30, les taux les plus bas de mortalité périnatale ont été obtenus chez les femmes pratiquant une activité physique de loisirs au moins une fois par semaine pendant leur grossesse.

Dans cette étude, l’obésité maternelle a donc été associée à un risque doublé ou triplé de mortalité périnatale (≥ 22 semaines de grossesse) par rapport aux femmes de poids normal. Au-delà du poids normal et avec un IMC inférieur à 30, l’activité physique de loisirs doit donc être encouragée pour diminuer le risque de mortalité périnatale.

Sources JIM/Dr C. Azoulay/Sorbye LM et coll., : Pre-pregnant body mass index and recreational physical activity: effects on perinatal mortality in a prospective pregnancy cohort. BJOG 2015; DOI: 10.1111/1471-0528.13290.

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