En cas de surpoids et d’obésité avant la grossesse, cumulé à un diabète gestationnel pendant la gestation, la prise de poids pendant la grossesse est en général trop importante et la perte de ces kilos après l’accouchement plutôt difficile. Ce qui aggrave leur risque de développer ultérieurement un diabète de type 2.

Perdre du poids après l’accouchement permet de faire reculer le risque de diabète. De manière conséquente puisque chaque kilo perdu diminue de 16 % le risque de diabète. Pour perdre ce poids, pas de miracle : meilleure diététique et véritable activité physique. Sauf que dans la réalité, ces recommandations de bon sens se révèlent plutôt inefficaces.

Une équipe de Houston (USA) a dont envisagé une autre stratégie, qui intègre un traitement à la metformine, susceptible d’aider à la perte de poids bien qu’on ne sache pas vraiment en quoi réside l’efficacité de ce traitement. Une étude randomisée en double aveugle a donc été lancée, autour de femmes ayant développé un diabète gestationnel, quel qu’ait été le traitement nécessaire à son équilibre et dont l’IMC (Indice de Masse Corporelle) était supérieur à 20.

La méthodologie de l’étude

Les jeunes mamans participant à l’étude ont reçu soit de la metformine à dose progressive durant les six semaines du post-partum, soit un placebo. Pesées le lendemain de l’accouchement, elles ont toutes reçu des conseils hygiéno-diététiques, ont été contactées en milieu d’étude pour connaître les effets délétères du traitement et ont été repesées à la sixième semaine. *

Des résultats non probants

Chaque groupe contenait 55 et 59 femmes (metformine-placebo) et les données de 36 et 43 femmes ont pu être analysées. A la grande déception de l’équipe, la perte de poids a été la même dans les deux groupes, en moyenne 6,3 kg avec la metformine (de 0,3 à 19kg) et de 6,5 dans le groupe placebo (de 0,3 à 12kg), le pourcentage de femmes qui retrouvent leur poids d’avant grossesse est comparable (41 % vs 37 %) et celles qui atteignent leur poids idéal également (2,8 % vs 2,3 %).

Par ailleurs, les patientes ont ressenti plus de difficultés à adhérer au traitement médicamenteux qu’aux conseils d’hygiène de vie et encore plus aux conseils diététiques, même si au final elles ont scrupuleusement suivi les prescriptions. Les effets indésirables sont aussi fréquents dans les deux groupes ! Les auteurs se demandent à présent si un traitement plus long (au moins 8 semaines) et mieux ciblé ne serait pas plus efficace.

Sources JIM/M. Gélabert/ Refuerzo JS, Viteri OA, Hutchinson M, et coll. : The effects of metformin on weight loss in women with gestational diabetes: a pilot randomized, placebo controlled trial. Am J ObstetGynecol 2015; 212: 389.e1-9.

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