Réputée à risques, la grossesse tardive concerne de plus en plus de femmes actives. Mais à partir de quel âge peut-on réellement craindre les complications obstétricales ou fœtales ? Une étude finlandaise vient chambouler les principes acquis de l’âge de 35 ans pour qualifier la grossesse à risques.

Aujourd’hui, l’âge au premier enfant en France a atteint presque 31 ans. Et plus on avance en âge, plus les complications, qu’elles concernent la maman ou le fœtus, peuvent être nombreuses et graves. Mais à quel âge réellement faut-il commencer à s’inquiéter d’éventuelles complications ? Selon une étude menée en Finlande, et basée sur les données du registre national finlandais des naissances entre 2005 et 2014, les chercheurs ont essayé d’établir le seuil à partir duquel la grossesse peut présenter de hauts risques. L’étude n’a concerné que les femmes en attente de leur premier enfant, âgées de plus de 20 ans, et non concernées par une grossesse multiple.

20 à 25 ans, les moins à risque

Sans surprise, la tranche d’âge maternel de 20 à 25 ans est considérée comme étant la moins à risque, bien qu’il faille tenir compte des variables d’ajustement que sont le profil socio-économique et le lieu de résidence.

Tout dépend des complications !

Pour poser un seuil d’âge au risque, encore faut-il savoir de quelles complications obstétricales ou fœtales on parle. En ce qui concerne la césarienne ou l’extraction instrumentale, ou encore le diabète gestationnel, le risque augmente à partir de l’âge de 25 ans, à partir de 27 ans pour le placenta prævia, de 33 ans pour l’hypertension artérielle gravidique et de 38 ans pour la pré-éclampsie. Pour ce qui concerne la mortalité maternelle lors de l’accouchement, elle concerne 3,7 femmes pour 100 000 naissances entre 20 et 34 ans, 8,8 femmes pour 100 000 naissances entre 35 et 39 ans, et 9,3 femmes pour 100 000 naissances au-delà de 40 ans. L’étude souligne aussi que la fréquence des complications chez le nouveau-né augmente également avec l’âge maternel, avec un seuil à 28 ans pour la prématurité, 29 ans pour le retard de croissance intra-utérin, 31 ans pour le score d’Apgar péjoratif et l’hospitalisation en soins intensifs. La fréquence de décès périnatals s’élève significativement à partir de 30 ans.

Des questions encore en suspens

« Cette étude montre donc que les risques augmentent à partir de seuils d’âge maternel différents selon les pathologies, et bien avant les âges traditionnellement retenus, 35 ou 40 ans », conclut le Dr Charles Vangeenderhuysen, dans le Journal International de Médecine. Mais souligne aussi que des questions restent en suspens : quels risques pour les mères de moins de 20 ans, non incluses dans l’étude ? Quelle certitude que l’âge de référence est bien de 20 à 25 ans ? Quid des grossesses en cas de malformation congénitale ou chromosomique ? Et des autres complications ? Et des patientes multipares ? Les déterminants d’âge de la grossesse à risques n’ont pas encore révélé tous leurs secrets…

Sources
JIM/Klemetti Ret coll. : At what age does the risk for adverse maternal and infant outcomes increase – nationwide register-based study on first births in Finland in 2005–2014? Acta Obstet Gynecol Scand., 2016.

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