Face au risque d’accouchement prématuré, principal facteur de morbidité et de mortalité néonatale en cas de grossesse gémellaire, faut-il pratiquer un cerclage ou pas ? Une méta-analyse autour de trois études randomisées apporte de nouveaux éléments de réponse.

Quel que soit le type de grossesse, la mise en évidence par échographie d’un col court est un bon facteur prédictif d’accouchement prématuré. En cas de grossesse unique, le cerclage est reconnu comme étant une méthode efficace de prévention du risque d’accouchement prématuré. Mais qu’en est-il en cas de grossesse gémellaire ?

Une étude américaine, traduite par le Dr Catherine Faber pour le Journal International de Médecine, lève le voile sur cette question. Simple rappel, aux États-Unis, les grossesses gémellaires (3% des grossesses) sont à l’origine d’au moins 10 % des naissances avant terme et de plus de 30 % des naissances avec de très petit poids, et sont associées à une mortalité infantile de près de 20 %.

La méthodologie de l’étude

Âgées en moyenne de 28 ans, les 49 femmes incluses dans trois études avaient été randomisées en deux groupes aux caractéristiques comparables à l’exception des antécédents d’accouchement prématurés (plus fréquents dans le groupe cerclage) et de l’âge gestationnel au moment de la randomisation (moins élevé dans le groupe cerclage).

Les conclusions de l’étude

Après ajustement pour ces deux facteurs, il n’y a pas de différence significative quant à la fréquence des accouchements avant 34 semaines selon qu’il y a eu ou non un cerclage (odd ratio ajusté 1,17 ; intervalle de confiance 95 % : 0,23-3,79).

En ce qui concerne les critères d’évaluation secondaires également (AP à d’autres âges gestationnels, décès périnatals, hémorragie intraventriculaire, sepsis, hospitalisations en unités de soins intensifs), les résultats dans les deux groupes sont similaires. En revanche, les taux de très petit poids de naissance et de syndrome de détresse respiratoire sont significativement plus élevés dans les groupes avec cerclage.

Selon cette méta-analyse, qui repose sur des données de niveau 1, le cerclage ne doit pas être proposé en pratique clinique dans les grossesses gémellaires avec col court échographique. Cependant, seules des études sur de plus larges échantillons permettront de le confirmer formellement. En revanche, son intérêt prophylactique au cours des grossesses multiples reste à démontrer. À suivre, donc.

Sources Saccone G et coll. : Cerclage for short cervix in twin pregnancies: systematic review and meta-analysis of randomized trials usin gindividual patient-level data. Acta Obstet Gynecol Scand., 2015 ; 94 : 352-8.

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