Douleur pelvienne, endométriose, anomalies du cycle menstruel, ovaires polykystiques…, ces troubles gynécologiques sont souvent constatés lorsqu’une femme présente un syndrome de fatigue chronique. Mais le lien entre SFC et ménopause précoce restait à établir. Des chercheurs américains s’en sont chargés.

L’étude lancée par une équipe de chercheurs américains a concerné 157 femmes d’âge similaire dont 84 atteintes de SFC (cas) et 73 en bonne santé (contrôle). Leur passé gynécologique a été recueilli grâce à un auto-questionnaire.

Dès le départ de l’étude, le groupe cas s’est démarqué du groupe contrôle par une santé gynécologique moins bonne que celle du groupe contrôle. Par exemple, la ménopause se déclare plus précocement dans le groupe cas (37,6 ans vs 48,6 ans ; OR ajusté 1,22), mais il ne s’agit pas majoritairement de ménopause naturelle, mais d’une ménopause induite par la chirurgie (hystérectomie). Les ménorragies sont également plus fréquentes dans le groupe cas (73,8 % vs 42,5 % ; OR 3,33) de même que les hémorragies inter-menstruelles (48,8 % vs 23,3 % ; OR ajusté 3,31) et l’endométriose (29,8 % vs 12,3 % ; OR ajusté 3,67). De même, les patientes du groupe cas sont plus nombreuses à suivre un traitement hormonal pour des indications non contraceptives, comme des règles irrégulières, des troubles de la ménopause ou une perte de la densité osseuse (57,1 % vs 26 % ; OR ajusté ORa2,95). Autre constat dans le groupe cas : davantage de douleurs pelviennes non menstruelles (26,2 % vs 2,7 % ; ORa 11,98).

L’étude s’est penchée aussi sur l’histoire chirurgicale des femmes des deux groupes. Les femmes souffrant de SFC sont deux fois plus nombreuses à avoir subi au moins une intervention chirurgicale gynécologique (65,5 % vs 31,5 % ; ORa 3,33) et en général à un âge plus tendre que les femmes en bonne santé. Il s’agit principalement d’hystérectomie (54,8 % vs 19,2 % ; ORa 3,23), ce qui a pour effet d’augmenter le score de ménopause précoce (avant 45 ans) par rapport au groupe de femmes en bonne santé. Quant à la ménopause précoce naturelle, elle a aussi été étudiée, et semble une fois de plus concerner davantage les femmes SFC mais compte-tenu du ratio bas de femmes concernées, cette partie de l’étude n’est pas considérée comme significative.

Selon les auteurs de l’étude, si les différents troubles gynécologiques hors ménopause ont déjà été associés au syndrome de fatigue chronique par d’autres travaux consultables dans la littérature scientifique, en revanche, cette étude est la première à établir un lien entre SFC et ménopause précoce.

Sources JIM/Dr C. Faber/Early menopause and other gynecologic risk indicators for chronic fatigue syndrome in women. Menopause 2015.

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