Une équipe de chercheurs canadienne vient de publier une étude sur l’incidence du diabète gestationnel sur la croissance des fœtus jumeaux. Un travail intéressant alors que les nouvelles recommandations affichent des critères plus sévères…

Pourquoi un RCIU lors d’une grossesse gémellaire ?

La raison souvent invoquée évoque le partage des ressources maternelles entre les deux fœtus. Mais se pose aussi la question de l’incidence du diabète gestationnel sur la croissance des fœtus jumeaux, bien que la fréquence des accouchements prématurés, souvent effectués par césarienne, évite en général les complications de la macrosomie liées au diabète. Une équipe de chercheurs canadienne a néanmoins voulu en savoir plus, en comparant les données de 1 393 patientes selon les résultats du dépistage du diabète, avant et après de nouvelles recommandations. « Certaines d’entre elles, considérées comme « négatives » (et donc non-traitées) selon les anciennes recommandations auraient été positives selon les critères plus sévères des nouvelles recommandations (0,95 g/L vs 0,92 à jeun, 1,80 vs 1,91 à H1 et 1,60 vs 1,53 à H2 après 75g, 2 valeurs pathologiques vs 1 seule) », précise le Journal International de Médecine du 10 juin.

Plus de gros enfants dans le groupe avec diabète

L’étude établit que le groupe positif, selon les anciens critères, est celui qui comprend proportionnellement le plus de gros enfants (supérieur au 60ème percentile, ce qui correspond au 90ème percentile des grossesses gémellaires sans diabète) et le moins de petits (inférieur au 20ème percentile) par rapport au groupe sans diabète. « Cette même tendance s’observe à un moindre degré chez les femmes avec intolérance au glucose et chez celles qui étaient négatives selon l’ancien dépistage et positives selon le nouveau, suggérant une continuité entre le degré d’intolérance au glucose et la croissance fœtale, cette continuité s’observant également dans le rapport périmètre abdominal/périmètre céphalique à l’échographie, censé refléter l’hyperinsulinisme fœtal, et qui se normalise lorsque les femmes sont mises au régime », analyse le Journal International de Médecine, à la lecture de l’étude.

A savoir, le nombre de pathologies hypertensives, de naissances avant 34 SA et de césariennes augmente également avec le degré d’intolérance au glucose ; après ajustement, le taux d’hospitalisation du nouveau-né en unité de soins intensif est le même dans tous les groupes. « Bien que ces enfants ne courent pas les mêmes risques obstétricaux qu’en cas de grossesse unique, les effets métaboliques à long terme sont sans doutes les mêmes et justifient donc une prise en charge dont les objectifs glycémiques méritent encore d’être précisés », conclut le Journal international de médecine. A suivre donc…

Sources JIM/M. EtudeTward C, Barrett J, Berger H, et coll. : Does gestational diabetes affect fetal growth and pregnancy outcome in twin pregnancies? Am J Obstet Gynecol., 2016; 214: 653.e1-8.

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