La baisse de la natalité constatée en France est-elle un dommage collatéral imputable à la crise économique ? Cette planification influe-t-elle sur le déroulé de la grossesse ? Toutes les femmes en ont-t-elles aujourd’hui les moyens ? Une étude suédoise répond à ces questions. Réponses sans trop de surprises…

Les chiffres de la natalité publiés récemment montrent une baisse de 2% de la natalité en France, un constat à la baisse qui concerne d’autres pays européens.

La crise économique n’y est certainement pas pour rien et, en France, certains acteurs de l’équipement des familles soulignent la coïncidence troublante entre le paiement de la prime de naissance repoussée deux mois après la naissance, soit bien après les dépenses nécessaires, et la baisse de la natalité. Ce serait sans nul doute aller un peu vite en besogne que de limiter à cet effet d’aubaine loupé la baisse de la natalité qui touche plusieurs pays européens où la prime de naissance n’existe pas ou n’a pas subi de changements notables depuis quelques années.

Des chercheurs suédois ont voulu comprendre ce qui peut pousser des familles à planifier ou non une naissance.

La crise économique est-elle le bouc émissaire idéal pour expliquer la baisse de la natalité ?

Sans nier la part d’hésitation que peuvent provoquer les chiffres du chômage, le coût de la vie aujourd’hui et diverses inquiétudes sociétales à court ou moyen terme, il existe aussi des facteurs bien installés désormais : le niveau d’éducation des femmes en hausse, leur plus grande place dans le marché du travail laissant moins de disponibilité pour une grossesse, l’accès facile à la contraception etc.

Ces facteurs prennent aussi leur part dans le recul de la natalité. Aujourd’hui, la majorité des grossesses sont planifiées et c’est une bonne chose car la planification permet un meilleur suivi des grossesses et un contexte familial plus serein, même si les grossesse inattendues ne sont pas toujours des grossesses non désirées, d’autant que la liberté de choisir de garder ou non l’enfant, permet le plus souvent d’éviter une grossesse non désirée.

Néanmoins, une équipe suédoise a cherché à savoir quelle était la proportion de grossesses planifiées sur l’ensemble des grossesses et quelles en étaient les caractéristiques. L’étude a porté sur 136 couples recrutés dans 18 centres prénatals, qui ont été soumis à un questionnaire écrit.

Ce que dit l’étude

La majorité des grossesses avaient été planifiées, de manière stricte ou plus souple, mais planifiées quand même, au sein d’un couple estimant avoir, pour la quasi majorité, une relation satisfaisante.

Pour les quelques couples qui émettent quelques doutes sur la qualité de leur relation, la proportion de grossesses planifiées n’est pas encore connue avec certitude : il faudra pour cela attendre la fin de l’étude (encore en cours). La quasi-totalité des personnes sondées a affirmé avoir pris cette décision de grossesse en accord avec leur conjoint, qu’il s’agisse d’un premier enfant ou d’un nouvel enfant et les trois-quarts d’entre eux souhaitaient la grossesse « ce qui semble supérieur aux données de la littérature internationale », comme le rappelle le Journal International de Médecine.

La seule discordance significative dans les déclarations des couples est que les femmes sont moins satisfaites des capacités de leur partenaire à répondre à leur besoins que ne le sont les hommes. Curieusement, l’âge, le niveau d’éducation, le pays de naissance, la religion n’ont pas été des facteurs déterminants. Sur le groupe de personnes questionnées, cinq femmes et trois hommes ont envisagé une interruption de la grossesse.

Ce résultat quelque peu idyllique tient peut-être aux caractéristiques du public composant la cohorte, dont les standards sont supérieurs à l’ensemble de la population suédoise : peu d’immigrés, peu de chômeurs et surtout beaucoup de diplômés du supérieur…

Sources JIM/M. Gélébart/Bodin M et coll. : Coherence of pregnancy planning within couples expecting a child. Midwifery 2015.

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