Faut-il poser les mains sur la tête du fœtus et/ou sur le périnée pour aider à la manœuvre d’expulsion ou laisser le dégagement se faire librement, mains levées ? Une question que tout accoucheur peut se poser et à laquelle une revue de littérature scientifique récente vient de répondre.

Déchirures périnéales ou épisiotomies sont des épisodes courants lors d’un accouchement par voie basse. Et sont en tête de liste des doléances des jeunes accouchées en raison des douleurs, de l’incontinence et des dyspareunies. Certes, les méthodes pour protéger le périnée existent déjà : éviter la position gynécologique, l’expression abdominale et les extractions instrumentales, utiliser des compresses chaudes pendant le travail, masser le périnée. Reste une question : que faire… des mains de l’accoucheur ? Doit-il les poser sur la tête fœtale et/ou sur le périnée ou laisser le dégagement se faire librement ?

Quelle option choisir ?

Le Journal International de Médecine a relevé hier une intéressante (et récente) revue de littérature scientifique qui permet de tirer quelques conclusions sur les conséquences obstétricales de ces deux pratiques. Après avoir présélectionné 316 études, les auteurs de cette revue ont pu finalement analyser 5 articles parus depuis 1998, portant sur 4 099 accouchements de femmes en bonne santé, en maternité, unité de naissance ou même à domicile. Deux études retrouvent plus de déchirures du 3ème degré, l’une dans un bras « Mains posées », l’autre après manœuvre de Ritgen (qui consiste à aller chercher le menton du fœtus à travers le périnée postérieur), le mécanisme expliquant ce résultat pouvant être l’ischémie périnéale. « Mains posées » et « Mains levées »  semblent engendrer le même nombre de douleurs sévères, mais il y a plus de douleurs faibles à modérées 24h après l’accouchement et jusqu’à 6 semaines en post partum dans le groupe « Mains posées ». Idem chez les femmes pour lesquelles la manœuvre de Ritgen a été utilisée. De même, le taux d’épisiotomie est significativement plus élevé dans le groupe « Mains posées ».

Une conclusion en suspens…

Les auteurs de la revue de littérature n’ont pas pu conclure qu’une méthode est préférable à l’autre. A tout le moins, ils constatent toutefois que certaines pratiques sont plus souvent retrouvées en cas de déchirures et de douleurs. D’autres études sont attendues pour estimer les conséquences de ces prises en charge à « mains posées » ou « mains levées » sur d’autres facteurs, tels que les résultats néonataux ou sur la délivrance.

Sources JIM/ Petrocnik P et Marshall J E : Hands-poised technique: The future technique for perineal management of second stage of labour? A modified systematic literature review. Midwifery 2015; 31: e274-279.

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