Une étude vient de démontrer l’existence de taux élevés d’erreurs d’administration des médicaments injectables en néonatalogie, sans compter les erreurs qui concernent les autres étapes et les autres voies d’administration. Ce qui a permis d’élaborer deux actions correctrices pour plus de sécurité.
Chez les nouveau-nés, l’administration de médicaments injectables nécessite des précautions accrues afin d’assurer la sécurité et l’efficacité du traitement. Une étude a permis de relever les erreurs courantes autour de ces médicaments injectables et donc de proposer un protocole qui permette de sécuriser davantage l’utilisation des médicaments injectables.

Ce que dit l’étude

Sur 300 administrations de médicaments injectables, 261 comportaient une erreur : mélanges inappropriés (2,6%) tels que céfotaxime-ampicilline, calcium-furosémide ; vitesses ou voies d’administration incorrectes (33,7 %) telles que ampicilline reconstituée avec NaCl 0,9 % en intramusculaire (IM) au lieu de l’intraveineux (IV), vancomycine en perfusion de 20 min au lieu d’1 heure, responsable de 2 Red-Man syndrome avec prolongation d’hospitalisation ; reconstitutions et dilutions inadaptées (26,7 %) telles que imipénème–cilastatine à 50 mg/mL au lieu de 5 mg/mL, oméprazole dissout dans 10 mL au lieu de 5 mL) ; erreurs dans le calcul de dose à injecter (16,7%) avec des écarts variant de 25 à 50 % ; erreurs lors des prélèvements de faible volume (6,3%) avec diminution des doses prescrites de 15 à 25 % ; omission d’administration ou erreur d’horaire (1%) comme un retard d’ajout de dopamine après 6 h.

De même, l’étude a démontré que l’usage du pousse-seringue électrique était très souvent source d’erreurs, occasionnant un retard dans le démarrage de la perfusion et des pertes dues aux volumes résiduels dans la tubulure. L’initiative européenne sur la formulation pédiatrique (EuPFI) recommande l’usage de pousse-seringues adaptés à la pédiatrie avec l’emploi de seringues de 1 à 60 mL, assurant l’administration aisée de faibles volumes de l’ordre de 0,01 mL et offrant ainsi beaucoup de précision et de régularité dans le débit.

Les conclusions

A la suite de ces observations, deux actions correctives ont été entreprises par les pharmaciens de l’hôpital : l’organisation de séances de formation pour les infirmiers du service et l’élaboration d’un guide explicatif pour la reconstitution et l’administration des médicaments injectables.

Sources JIM / Dr Christophe Maritaz/Cherif A et coll.: Evaluation of administration errors of injectable drugs in neonatology. Ann Pharm Fr, 2015.

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