La Loi Santé fait débat, ce n’est pas un scoop. Pour l’instant, il semblerait que les seuls partenaires admis à la table des négociations soient les syndicats de médecins. Or la santé se limite-t-elle à l’expertise des seuls docteurs en médecine et aux hospitaliers ? La réponse tient en un communiqué intersyndical courroucé.

Il y a de l’eau dans le gaz, chez les infirmiers, les dentistes, les pharmaciens, les kinésithérapeutes, les orthoptistes, les audioprothésistes (liste non exhaustive…) et, bien sûr, les sages-femmes, pourtant considérées comme profession médicale. Toutes ces professions, quel que soit leur statut, médical ou paramédical, sont outrées de ne pas être associées au débat alors même « qu’elles représentent aujourd’hui la large majorité de ceux qui prennent en charge les patients », selon le communiqué commun à tous les syndicats représentatifs de ces professions de santé. Et d’enfoncer le clou en affirmant qu’on ne peut pas limiter la santé au seul exercice de la profession de médecin ni le seul lieu d’exercice des professions de santé à l’hôpital.

La Stratégie Nationale de Santé mise à mal ?

Pire encore, ces syndicats voient dans cette mise à l’écart un véritable « mépris » de la part de la Ministre de la Santé, « en incohérence totale avec les annonces faites dans le cadre du grand projet de la Stratégie Nationale de Santé qui portait en étendard le principe de démocratie sanitaire et de concertation avec l’ensemble des acteurs ». Et les syndicats susnommés ne sont pas prêts de décolérer : en effet, le 27 janvier, ils n’ont pas davantage été conviés à partager les petits fours lors de la traditionnelle cérémonie des vœux au Ministère de la Santé. Les syndicats de médecins, eux, étaient évidemment de la party… Certes, ce n’est pas autour du buffet qu’ont été arrêtées les grandes lignes de la Loi de Santé 2015, mais l’absence des représentants des professions de santé non médecins semble témoigner en effet d’un certain manque de considération de la légitimité de l’expertise de ces professions. Les semaines à venir diront si la balle lancée dans le camp de la Ministre a été reprise au vol ou pas… Quoi qu’il en soit, les professions concernées ont bien l’intention de « tacler » le ministère si leurs revendications ne sont pas entendues.

*Les syndicats signataires : Fédération Française des Masseurs-Kinésithérapeutes Rééducateurs, Fédération Nationale des Infirmiers, Fédération nationale des Orthophonistes, Fédération Nationale des Podologues, Organisation Nationale des Syndicats d’infirmiers Libéraux, Organisation Nationale Syndicale des Sages-Femmes, Syndicat National Autonome des Orthoptistes, Syndicat national des Audioprothésistes, Union Nationale du Syndicat National des Masseurs Kinésithérapeutes Libéraux.

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