Pour mieux comprendre les causes d’une mise au sein compliquée qui a trop souvent pour effet de décourager les mères d’allaiter, un nouvel outil d’évaluation, la BBAT soit Bristol Breastfeeding Assessement Tool, a été testé en Angleterre par des sages-femmes.

L’un des facteurs d’échec de l’allaitement maternel et/ou de son arrêt précoce est lié aux difficultés rencontrées en début d’allaitement (position, douleurs, montées de lait estimées insuffisantes…) qui impliquent trop souvent l’introduction de compléments de lait artificiel, lesquels rendront encore plus compliquées les mises au sein suivantes.

Encore récemment évoqué sur les réseaux sociaux de sages-femmes pour établir sur sa section était justifiée ou pas, le frein de langue a pu être mis en cause dans un certain nombre d’échecs d’allaitement. Fût une époque où la frénectomie n’était pas en débat, on la pratiquait dès qu’il le semblait nécessaire. Sauf que la section du frein de langue n’a pas fait la preuve de son efficacité, d’où un recul de cette pratique depuis quelques années.

Selon l’équipe de chercheurs de Bristol, ayant mis au point ce nouvel outil d’évaluation de l’allaitement maternel, « ce manque de preuve est lié au fait que si plusieurs échelles d’évaluation de l’allaitement existaient, elles n’évaluaient pas toujours suffisamment les facteurs psychosociaux de la mère qui sont pourtant prépondérants ». L’équipe soignante a donc mis au point la BBAT (Bristol Breastfeeding Assessement Tool), outil d’évaluation de l’allaitement maternel destiné à pallier cette lacune. BBAT évalue et note de 0 à 2 la position, la prise du sein en bouche, la succion, la déglutition et le confort maternel.

La méthodologie de l’enquête

Sept sages-femmes ont observé 218 mises au sein pour 160 couples mère-enfant ; 106 mises au sein ont permis de valider l’efficacité de la BBAT et 112 autres devaient permettre d’évaluer les répercussions de la frénectomie sur la qualité de l’allaitement. Les nourrissons étaient âgés de moins de deux semaines à l’inclusion, la mise au sein a été réévaluée 5 jours plus tard puis lorsque l’enfant a atteint l’âge de 8 semaines. Dans 58 % des cas il s’agit d’un premier enfant.

Ce que révèle la BBAT

La BBAT s’est montrée très fiable et constante. Un très petit nombre d’enfants étaient concernés par un frein de langue court : 15 ont eu une frénectomie et 16 n’en n’ont pas eu. Cinq jours après l’intervention, le score d’efficacité de la mise au sein était significativement meilleur après frénectomie. En déduire que la frénectomie serait la solution serait aller un peu vite en besogne, au vu du petit nombre de bébés concernés par ce test.

Néanmoins, la BBAT présente l’intérêt de se révéler un outil facile et rapide pour évaluer la qualité de la mise au sein et pour dépister les difficultés de mise en route de l’allaitement maternel, qui annoncent trop souvent le recours rapide au lait infantile.

Sources JIM/ Etude Référence Ingram J et coll. : The development of a new breastfeeding assessment tool and the relationship with breastfeeding self-efficacy. Midwifery 2015; 31 : e132-137.

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