La rupture prématurée des membranes (RPM) avant terme (< 37 SA) représente aujourd’hui 30% des accouchements prématurés, souvent déclenchés par principe de précaution. Un chiffre qui pourrait être revu à la baisse grâce à une étude portant sur le risque de sepsis néonatal chez les enfants de femmes SGB positives et chez ceux dont les mères sont SBG négatives.

 

Rien de nouveau sous le soleil : plus on attend entre la rupture des membranes et l’accouchement, plus il y a risque de sepsis néonatal. La sagesse voudrait donc qu’un accouchement immédiat soit pratiqué pour réduire ce risque. Mais il semblerait qu’il soit moindre pour les bébés des femmes ne présentant pas de colonisation vaginale par streptocoques du groupe B (SGB), la littérature médicale démontrant que la majorité des sepsis néonatals sont dus aux streptocoques du groupe B (SGB). Privilégier un accouchement pourrait donc être une alternative possible en cas de femmes SGB positives uniquement.

Wait and see ?

Des études ont été menées aux Pays Bas (PPROMEXIL 1 et 2) sur cette question. L’analyse des données fusionnées avait pour but de déterminer si la colonisation vaginale par les streptocoques du groupe B ou d’autres caractéristiques en cas de rupture prématurée des membranes avant terme, pourrait aider à désigner les femmes devant bénéficier d’un accouchement immédiat et celles pour lesquelles l’attente serait raisonnable. Soixante hôpitaux au Pays Bas ont participé à cette étude, soit 723 femmes présentant une RPM entre 34 et 37 SA réparties au hasard dans le groupe « accouchement immédiat » ou dans le groupe « prise en charge expectative ». Il en ressort que l’accouchement immédiat n’a pas réduit de manière significative le risque de sepsis néonatal. Si l’accouchement prématuré a diminué le risque du chorioamniotite, cela n’a pas affecté le taux de césariennes ou le risque de syndrome de détresse respiratoire du nouveau-né. En revanche, en cas de colonisation vaginale par SGB, les études ont montré moins de sepsis néonatal avec un accouchement prématuré qu’en situation de prise en charge expectative (1,8% vs 15,2%). De même, le risque de sepsis néonatal s’est avéré beaucoup plus limité, et surtout relativement homogène entre les deux alternatives, chez les nouveau-nés des femmes SGB négatives : 2,6 % après une prise en charge expectative et 2,9 % pour un accouchement immédiat.

Des résultats à confirmer

En conclusion, les auteurs de l’étude préconisent le choix de l’accouchement prématuré uniquement chez les femmes SGB positives pour réduire le taux de sepsis néonatal et de retarder l’accouchement à 37 SA des femmes SGB négatives, ce qui pourrait aussi permettre d’augmenter de 10,40% le taux d’accouchement à terme. Mais d’autres études cliniques devront confirmer cette première approche.

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