C’est à la demande de ses patientes qu’Aurélie Colin, sage-femme en Lorraine, s’est formée petit à petit à la gynécologie de prévention, à la pose de dispositifs contraceptifs et à l’homéopathie. Elle témoigne ici d’une expérience de praticien de premier recours de fait et de circonstance, qui rappelle que, bien davantage que le législateur, ce sont les patientes qui déterminent l’accès au titre de praticien de premier recours pour les sages-femmes. A méditer ?

J’ai commencé à assurer deux journées de consultations hebdomadaires au Centre hospitalier de Lunéville il y a 6 ans. Quand les femmes arrivent pour la première fois en consultation, j’ai souvent droit à un « Bonjour Docteur »….. Sourire… et réplique « Ah non, moi je suis sage-femme. Mais ne vous inquiétez pas, je sais faire ».

Ce que les femmes apprécient

C’est tout d’abord une consultation qui dure 30 minutes, une petite phrase toute simple : « Comment allez-vous ? », la possibilité de poser tout type de questions, sans avoir l’impression de passer pour une demeurée. Au début je ne faisais que du suivi de grossesse et je me suis vite aperçu que les femmes n’avaient pas de suivi gynécologique. Ce sont elles qui m’ont demandé de faire leur suivi gynécologique : « Avec vous, je me sens bien et après neuf mois passés ensemble, j’ai confiance en vous ».

De la consultation de suivi à la pose de DIU

Donc j’ai commencé le suivi gynécologique de prévention. J’ai suivi une formation avec le Conseil de l’Ordre des Sages-Femmes à Paris, et puis je me suis lancée. Les femmes ont tellement de choses à dire et à comprendre que les consultations de gynécologie peuvent parfois prendre plus d’une heure… Je n’osais pas poser les stérilets et les implants et je les envoyais voir des gynécologues. Ce sont encore elles qui m’ont demandé de leur poser stérilets et implants : « Vous pourriez vous y mettre, on a besoin de vous ! ». Donc je me suis formée avec les gynécologues de mon centre hospitalier parce que les femmes me l’ont demandé.

Et l’homéopathie…

Je me suis formée en homéopathie pour apporter un meilleur suivi plus individualisé et comme je ne fais pas les choses à moitié, je me suis formée en « homéopathie uniciste » à l’Institut national homéopathique français de paris (trois années de formation) où je suis maintenant assistante. « Uniciste » veut dire que l’on donne un seul remède qui va aider le patient dans sa globalité et sa singularité et si l’on change les lettres, ça ne veut pas dire « sorcellerie », mais beaucoup de travail !

L’homéopathie apporte une consultation de qualité avec encore plus d’écoute et permet d’accompagner les femmes, de les soigner sans nuire à leur santé ni celle du fœtus et l’on participe déjà de la santé de l’enfant à venir. Si de nombreux médicaments sont contre-indiqués pendant la grossesse, l’homéopathie a toute sa place. Force est de le constater : mes patientes sont en meilleure santé !

Premier recours en toute harmonie

Maintenant j’ai une consultation très variée et les femmes apprécient énormément ce suivi individualisé. A la moindre pathologie, je les oriente vers un des gynécologues de mon établissement et nous travaillons en toute harmonie dans l’intérêt des patientes. Comme quoi, ce premier recours que la profession réclame peut être vécu dans le respect mutuel entre professions médicales tout en assurant le meilleur suivi des patientes. Et cela d’autant plus que la demande viendra des patientes elles-mêmes.

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